Théories de l'Evolution ! ! Suite 4 !!

 

11. La sélection naturelle peut expliquer la microévolution, mais ne peut pas expliquer l’origine de nouvelles espèces et celles de groupes taxonomiques plus élevés.

Les biologistes de l’évolution ont écrit de nombreux ouvrages sur la manière dont la sélection naturelle pourrait produire de nouvelles espèces. Par exemple, dans le modèle appelé allopatrique, développé par Ernst Mayr de l’Université de Harvard, une population d’organismes isolée du reste de son espèce par des frontières géographiques, pourrait être soumise à des pressions sélectives différentes. Les changements s’accumulent dans la population isolée. Si ces changements deviennent si significatifs que le groupe dissident ne se reproduit plus avec la population d’origine, alors la population dissidente seraient isolée en termes reproductifs et sur la voie de la spéciation, c’est-à-dire la création d’une nouvelle espèce.

La sélection naturelle est le mécanisme évolutif le plus étudié, mais les biologistes sont ouverts à d’autres possibilités. Ainsi, ils évaluent en permanence le potentiel de mécanismes génétiques inhabituels de spéciation ou à l’origine de fonctions complexes au sein des organismes. Lynn Margulis de l’Université du Massachusetts, Amherst et d’autres ont fait valoir de façon convaincante que certains organites cellulaires, comme les mitochondries, sont apparues par endosymbiose, c’est-à-dire l’intégration de bactéries dans le cytoplasme des cellules. Ainsi, la science est ouverte à des mécanismes évolutifs en dehors de la sélection naturelle. Or, ces mécanismes doivent être naturels et ne peuvent pas être attribués à l’action de mystérieuses intelligences créatrices dont l’existence, en termes scientifiques, n’est pas (ne peut être ?) prouvée.

12. Personne n’a jamais vu une nouvelle espèce apparaitre.

La spéciation est probablement assez rare et dans de nombreux cas peut prendre des siècles (ou des centaines, des milliers de générations, NdT). En outre, reconnaitre une nouvelle espèce « en cours d’évolution » peut être difficile, puisque les biologistes sont parfois en désaccord sur la meilleure façon de définir une espèce. La définition la plus largement utilisée est celle du Concept d’Espèce Biologique de Mayr, qui reconnaît une espèce comme un groupe d’individus reproductivement isolés, interféconds et dont la descendance est fertile. Dans la pratique, cette norme peut être difficile à appliquer à des organismes isolés par la distance. Par ailleurs aucune information n’est bien entendu disponible sur les capacités d’interfécondité des fossiles…des caractéristiques morphologiques ou comportementales sont donc souvent utilisées comme autant d’indices de leur appartenance à la même espèce.

Néanmoins, la littérature scientifique contient des rapports d’apparents événements de spéciation (« directs », par opposition au point 1., NdT) chez des plantes, des insectes et des vers. Dans la plupart de ces expériences, les chercheurs des organismes en question les ont soumis à divers types de sélection, différences anatomiques, les comportements d’accouplement, préférence d’habitat etc., et découvert qu’ils avaient créé des populations d’organismes qui ne se reproduisent plus qu’avec leurs pairs. Par exemple, William R. Rice, de l’Université du Nouveau Mexique et George W. Salt de l’Université de Californie à Davis a démontré que si on sélectionnait un groupe de drosophile sur la base de leur préférence pour certains environnements, et si on les élevait séparément durant 35 générations, les mouches refusaient de se reproduire avec celles d’un environnement trop différent du leur.

13. Les évolutionnistes ne peuvent pas dégager de fossiles transitionnels, qui seraient par exemple à mi-chemin entre un reptile et un oiseau.

En fait, de nombreux paléontologues connaissent des exemples détaillés de fossiles à la forme intermédiaire entre les différents groupes taxonomiques. L’un des fossiles les plus célèbres de tous les temps est l’Archeopteryx, qui combine des plumes et des structures squelettiques d’oiseaux avec des caractéristiques de dinosaure. Une flopée d’autres espèces fossiles à plumes, aux affinités aviaires variables, ont par ailleurs été découvertes.

Une séquence fossile est disponible des chevaux modernes aux minuscules Eohippus. Les baleines ont des ancêtres quadrupèdes qui ont marché sur terre, et des créatures appelées Ambulocetus et Rodhocetus ont contribué à faire cette transition. Des séquences fossiles de coquillage permettent de suivre l’évolution de divers mollusques à travers plusieurs millions d’années. Une vingtaine d’hominidés ou peut être plus (sans qu’ils soient nécessairement tous nos ancêtres) comblent le fossé entre Lucy et les hommes modernes.

Les créationnistes rejettent cependant ces études fossiles. Ils font valoir que l’Archeopteryx n’est pas un chaînon manquant entre les reptiles et les oiseaux, simplement un oiseau disparu avec des caractéristiques reptiles. Ils veulent que les évolutionnistes produisent une chimère qui ne puisse être classée comme appartenant à n’importe quel groupe connu. Même si un créationniste accepte comme fossile de transition entre deux espèces, elle ou lui peut alors insister pour voir d’autres fossiles intermédiaires entre lui et les deux premiers. Ces demandes frustrantes peuvent se poursuivre à l’infini et placent une charge irrationnelle pour des archives fossiles toujours trop incomplètes.
Néanmoins, les évolutionnistes peuvent mettre en avant des preuves issues de la biologie moléculaire. Tous les organismes partagent pour une grande majorité les mêmes gènes et comme l’évolution le prédit, les structures de ces gènes et de leur produit divergent selon les espèces, conformément à l’évolution de leurs relations. Les généticiens parlent d’horloge moléculaire, qui enregistre le « passage du temps ». Ces données moléculaires montrent également comment les divers organismes sont dérivés les uns des autres au travers de leurs histoires évolutives.

14. Les organismes vivants ont des caractéristiques intriquées très complexes, à tous les niveaux : anatomique, cellulaire et moléculaire, qui ne pourraient pas fonctionner si elles étaient moins complexes. La seule conclusion prudente est qu’elles sont le produit d’un dessein intelligent, pas de l’évolution

Cet argument de la conception est l’épine dorsale de la plupart des attaques récentes sur l’évolution, mais il est aussi l’un des plus anciens. En 1802, le théologien William Paley a écrit que si l’on trouvait une montre de poche dans un champ, la conclusion raisonnable qui s’imposait est que quelqu’un l’avait laissé là et non que les forces naturelles l’aient crée ici. Par analogie, Paley fit valoir que les structures complexes du vivant devaient être l’œuvre directe et le produit d’une invention divine. Darwin écrivit L’origine des espèces comme une réponse à Paley : il y expliqua comment la sélection naturelle, agissant sur des caractéristiques héritées, pouvait progressivement complexifier les structures organiques.

Des générations de créationnistes ont essayé de contrer Darwin en citant l’exemple de l’œil comme une structure qui ne pouvait pas être issue de l’évolution (nous parlons du modèle de l’œil de vertébré, NdT). La capacité de l’œil à une perception visuelle de l’environnement dépend du parfait agencement de chacune de ses sous-parties, disent ces critiques. La sélection naturelle n’aurait donc jamais pu favoriser les transitions entres formes intermédiaires de l’œil.

Anticipant cette critique, Darwin suggère que même des yeux « incomplets » peuvent conférer des avantages directs (en orientant par exemple les organismes vers la lumière), être sélectionné et ensuite complexifiés par étapes successives. Depuis les biologistes ont donné gain de cause à Darwin, en ayant identifié des yeux « primitifs » et des organes de détection de la lumière dans l’ensemble du règne animal et sont même parvenu à suivre l’évolution des yeux, par la génétique comparée. Il semble clair maintenant que les yeux ont évolué indépendamment dans différentes lignées animales.

Aujourd’hui, les défenseurs de l’intelligent design sont plus subtils que leurs prédécesseurs, mais leurs arguments et leurs buts ne sont pas fondamentalement différents. Ils critiquent l’évolution en essayant de démontrer qu’elle ne peut pas expliquer la vie telle que nous la connaissons aujourd’hui, tout en insistant sur le fait que la seule alternative défendable est sa conception par une intelligence supérieure et inconnue.

 

15. Des découvertes récentes montrent que même à l’échelle microscopique, la complexité de la vie est inexplicable par la seule théorie de l’évolution.

« Complexité irréductible » est le cri de ralliement de Michael J. Behe de l’Université Lehigh, auteur de Darwin’s Black Box: The Biochemical Challenge to Evolution (La boîte noire de Darwin : le challenge évolutif de la biochimie, NdT).

Comme exemple familier d’une complexité irréductible, Behe choisit la tapette à souris, une machine qui ne peut pas fonctionner si l’un de ses pièces fait défaut et dont chacune des pièces n’a de valeur que comme partie d’un ensemble. Ce qui est vrai de la tapette à souris, dit-il, est encore plus vrai du flagelle bactérien, un organite utilisé pour la propulsion et qui fonctionne comme un moteur hors-bord. Les protéines qui constituent un flagelle sont fichtrement bien organisées, comme des composants automobiles, pourvu d’un joint universel et d’autres structures dignes d’avoir été dessinées par un ingénieur humain.

Behe soutient que la probabilité que ce système complexe issu de modifications successives est pratiquement nulle et que cela soutient l’existence d’une intelligence supérieure. Behe agrémente son argumentation d’autres analogies comme les mécanismes de coagulation sanguine et autres systèmes moléculaires.

Pourtant les évolutionnistes ont des réponses à ces objections. Premièrement, il existe des flagelles avec des formes plus simples que celle que Behe donne en exemple, de sorte qu’il n’est pas nécessaire que tous ces éléments soient présents pour qu’un flagelle soit fonctionnel. Les composants sophistiqués de ce flagelle ont tous des formes plus simples chez d’autres organismes comme l’ont décrit par Kenneth R. Miller de l’Université Brown et d’autres. En fait, tout l’assemblage du flagelle bactérien est extrêmement semblable à un organite que Yersinia pestis, la bactérie responsable de la peste bubonique, utilise pour injecter ses toxines dans les cellules.

L’essentiel est que les composants du flagelle, dont Behe suggère qu’ils n’ont aucune valeur en dehors de leur rôle dans la propulsion, puissent assurer d’autres fonctions qui leur auraient permis d’être sélectionnés et d’évoluer. La dernière évolution du flagelle aurait alors seulement impliqué la recombinaison de chacune des « pièces », dans un premier temps modelées par sélection à d’autres fins. De même, le système de coagulation sanguine semble impliquer la modification et l’élaboration de protéines ayant à l’origine un rôle digestif, selon des études par Russell F. Doolittle, de l’Université de Californie à San Diego. Ainsi, certains éléments de la complexité que Behe utilise comme preuve d’une intelligence supérieure ne sont du tout irréductibles (mais témoignent d’une mauvaise foi ou d’une méconnaissance des mécanismes de l’évolution, NdT).

Une complexité d’un genre différent, une complexité spécifiée (specified complexity, NdT) est la pierre angulaire de l’intelligent design selon William A. Dembski de Baylor University, dans ses livres The Design Inference and No Free Lunch. Son argument essentiel est que les êtres vivants sont complexes d’une manière que des processus aléatoires non-orientés n’auraient jamais pu produire. La seule conclusion logique, Dembski faisant écho deux siècles plus tard à Paley, c’est qu’une intelligence surhumaine ait créé et façonné la vie.
L’argument de Dembski comporte plusieurs failles. Il est faux d’insinuer que les processus disponibles pour expliquer le vivant se composent uniquement de processus aléatoires ou d’intelligences supérieures. Les chercheurs en systèmes non linéaires et en automates cellulaires du Santa Fe Institute et ont montré que des processus simples et non-orientés pouvaient donner naissance à des constructions extrêmement complexes. Une partie de la complexité des organismes peut donc émerger (c’est le mot-clé du paragraphe ; émergence, pris dans son acceptation issue de la complexité des systèmes, désignant l’apparition de nouvelles caractéristiques à un certain degré de complexité, NdT) dans les organismes à partir des phénomènes naturels connus. Cette notion est encore très mal comprise de la communauté biologiste, mais cela est très différent d’une complexité n’ayant pu apparaître sans intervention extérieure.

 

 

 

 

 

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